Une récente décision de la Cour de Cassation (Ch. commerciale du 27 janvier 2009 in Dictionnaire permanent Droit des affaires, p. 4551) vient encore illustrer la nécessité d'obtenir du vendeur de parts sociales ou d'actions une garantie d'actif et de passif.
Les acheteurs des actions d'une société exerçant une activité de dépôt de fuel domestique apprennent quelques temps après l'acquisition de la société, que le terrain utilisé était pollué par les hydrocarbures et qu'ils devaient financer la dépollution.
Ne disposant pas de garantie de passif, ceux-ci engagent une procédure contre les vendeurs pour dol et obtiennent gain de cause devant la Cour d'appel. La finalité d'une telle procédure était à l'évidence de faire supporter par les vendeurs le coût de la dépollution. L'arrêt est toutefois cassé par la Cour de Cassation qui considère :
1. Le dol impliquait que les vendeurs aient agi sciemment en vue de tromper l'acheteur, alors que cette preuve, très difficile a établir, n'était pas apportée,
2. Le vendeur de parts sociales n'a pas l'obligation de se renseigner sur des circonstances de nature à affecter les droits et obligations de la société et à en informer l'acheteur.
De toute évidence, la solution eut été différente si les vendeurs avaient consenti une garantie de passif, mentionnant notamment que la société était en parfaite conformité avec les normes environnementales et en particulier que le terrain n'était pas pollué.
L'indemnisation de toute augmentation du passif dans le cadre d'une garantie, résulte de la seule inexactitude de la déclaration et n'implique nullement une volonté du garant de tromper l'acheteur.
En se privant de cette garantie d'actif et de passif, les acheteurs se trouvent ainsi confrontés à des difficultés de procédure et de droit qui leur reviennent fort cher.
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